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Comment choisir son courtier en bourse ?

Pour pouvoir investir en bourse il faut passer par un intermédiaire. Cet intermédiaire à souvent un objectif double : déterminer nos titres et de nous permettre d’acheter des instruments financiers (actions, obligations, ETF, …) aussi appelés valeurs mobilières. L’enveloppe fiscale permettant de détenir des valeurs mobilières est appelée un Compte Titre Ordinaire (CTO). L’intermédiaire peut-être difficile à choisir.

Dans cet article, je vais essayer d’être le plus transparent possible. Je serais peut-être à contre-courant des Conseillers en Investissement Financier (CIF) ou Conseillers en Gestion de Patrimoine (CGP) souvent rémunérés par des commissions. Nous allons voir quels sont les différents types d’intermédiaires nous permettant de souscrire à un Compte Titre Ordinaire (CTO). Nous verrons les paramètres sur lesquels prêter attention pour déterminer l’intermédiaire le plus adapté à sa stratégie d’investisseur.

Dans une première partie, nous allons définir ce qu’est un courtier ainsi que les différents types d’intermédiaire financier qui existent. Dans une seconde partie, je parlerais du fonctionnement de chaque type d’intermédiaire et des conflits d’intérêt qui peuvent exister avec leurs promoteurs. Dans une troisième partie, je parlerai des critères à regarder pour choisir son intermédiaire financier. Dans une dernière partie, dans un objectif de transparence, je vous parlerai des courtiers que je possède et que j’utilise.

Sommaire

1. Définitions

A. Synthèse

Un courtier en bourse est un professionnel ou une entreprise qui agit comme intermédiaire entre les investisseurs (particuliers ou institutionnels) et les marchés financiers. Leur rôle principal est de faciliter l’achat et la vente d’actifs financiers (actions, obligations, des fonds, des devises ou des produits dérivés). Certains peuvent offrir des services additionnels comme :

  • Conseils financiers : conseils sur les investissements en fonction des objectifs financiers et du profil de risque de leurs clients.
  • Gestion de comptes : services de gestion de portefeuille, où ils prennent des décisions d’investissement au nom de leurs clients.

Les courtiers peuvent être classés en plusieurs catégories illustrées dans le Tableau 1. Une liste d’exemples, non exhaustive, de courtiers est également donnée.

Types Catégories Exemples
Courtier Traditionnel Bourse Direct, Degiro, Interactive Brokers, SaxoBank
Neo Trade République, Bux 0, RobinHood (uniquement au U.S.A), Trading 212, eToro
Banque En ligne Boursorama Bank, BForBank (non disponible aujourd’hui), Hello Bank
Traditionnelle Crédit Agricole, Société Générale, La Banque Postale (Easy Bourse), BNP Paribas

Tableau 1 : Catégorisation des différents types de courtier en bourse.

B. Différences entre courtier et banque

i. Le "Business Model"

La différence entre un courtier et une banque, c’est son “Business Model”. Par exemple, Degiro et Saxo Bank possèdent une licence bancaire, néanmoins leur “Business Model” n’est pas pas celui d’une banque mais bien celui de faire du courtage. Autrement dit, faire l’intermédiaire pour acheter/vendre des instruments financiers pour le compte de clients. L’avantage pour un courtier en ligne d’avoir une licence bancaire c’est de pouvoir héberger les liquidités de ces clients. Par exemple, Interactive Brokers n’a pas de licence bancaire, il fait donc appel à JP.Morgan, grande banque américaine, pour héberger les liquidités de ces clients.

Personnellement, je ne vois pas d’inconvénients ou d’avantages à avoir des liquidités détenus par le courtier ou pas une banque mandatée par le courtier. L’avantage est surtout pour le courtier lui-même qui peut éviter des frais d’intermédiaire ou obtenir une rémunération supplémentaire (en investissant les liquidités de ces clients comme une banque). Le risque est faible surtout si l’intermédiaire est solide financièrement.

Les courtiers sont aujourd’hui tous présents en ligne contrairement aux banques qui peuvent être soit en ligne soit traditionnelle, avec une agence physique dans laquelle un client peut se rendre. Ainsi, les courtiers sont en général moins coûteux en frais par rapport aux banques.

ii. Le risque

Les courtiers peuvent être jugés moins risqués en cas de faillite car, contrairement au banque, elle ne sont pas exposées au risque de crédit (incapacité de rembourser un crédit immobilier par ces clients par exemple). Cependant, contrairement aux banques elles n’ont pas les mêmes contraintes de trésoreries. En pratique, si la banque ou le courtier font faillite, les actifs (titres financiers par exemple) du clients sont “ségrégés”.  Autrement dit, en cas de liquidation du courtier ou de la banque, les titres financiers des clients ne peuvent pas être vendus pour rembourser les créanciers. Seules les liquidités peuvent être vendues car elles sont considérées comme une actif pour la banque (dont vous êtes le créancier).

C. Différences entre courtier et néo-courtier

L’un des courtiers les plus connus au Etats-Unis est RobinHood, en Europe c’est Trade Republic qui est son équivalent. Ces courtiers sont orientés vers une clientèle jeune ou novice en investissement, cherchant des solutions simples et abordables. Ils sont purement digital, avec des plateformes en ligne ou des applications mobiles modernes et faciles à utiliser. Leur particularité est d’avoir des frais (en apparence) très bas les rendant les plus compétitifs sur le marché.

2. Parlons transparence : affiliation et rémunération

A. Affiliation

Lorsque j’ai commencé en Bourse, il y a bientôt 10 ans, trouver un courtier n’était pas si simple (comme aujourd’hui d’ailleurs). Je pouvais trouver des sites qui faisaient l’éloge de tel ou tel courtier sans savoir si le site était sincère ou si la promotion était faite car l’auteur de l’article touchait une (très) grosse commission. Les lecteurs convaincus peuvent suivre le lien d’inscription proposé par le blog pour ouvrir un compte chez le courtier couvert d’éloge. C’est le principe de l’affiliation, j’ai d’ailleurs une page dédiée pour cela, c’est un moyen de soutenir mon travail.

En général, voici un ordre décroissant des types d’intermédiaires offrant le plus de commission d’afficialiation : 

  1. Néo-courtier ;
  2. Courtiers ;
  3. Banques en ligne ;
  4. Banque traditionnelle.

L’ordre est du bon sens. Les courtiers vivent des transactions de leurs clients, plus leurs clients font de transactions (bonnes ou mauvaises pour eux) et meilleurs sont leurs revenus. C’est d’ailleurs la référence du titre d’un livre connu “Mais où sont les Yacht des clients ?” de Fred Schwed, faisant référence à la richesse des intermédiaires financiers au détriment de leurs clients. Les banques vivent des produits et services vendus à leurs clients (comptes de dépôts, assurances, produits divers). Elles ne vont pas effectuer de promotions aussi agressives sur leurs produits de bourse car ce n’est pas leurs cœurs de métier.

B. Rémunérations

L’automatisation, grâce à l’informatique à permis de drastiquement réduire les coûts de tous les intermédiaires. Cependant, il faut garder en tête trois niveaux de coûts que les banques ou courtiers peuvent optimiser :
  • Passage d’ordres : passer un ordre sur des places de marché comme Euronext ou le NYSE (New York Exchange) à un coût. Certaines places boursières et certains volumes peuvent aider à réduire les coûts.
  • Infrastructure informatique : comme les outils et services offerts aux clients. 
  • Infrastructure physique : les ressources humaines (conseillers) et centres physiques qui sont un autre centre de coût. Les frais des courtiers ont pour objectifs d’amortir ces coûts en gardant une marge.
Les banques en ligne suppriment les infrastructures physiques pour réduire leurs coûts. Les néo-banques simplifient l’infrastructure informatique (interface sur smartphone simple) et en optimisent le passage d’ordre pour réduire les coûts (partenariat avec un nombre restreint de place boursière et technique de “flux d’ordres” détaillé en sous section 3.G). Il faut garder en tête que rien n’est gratuit et c’est toujours le client qui paie de manière directe ou indirecte.

3. Les facteurs de choix

A. Introduction

J’ai longtemps hésité à faire un joli tableau avec tous ces facteurs résumés comme beaucoup de blog le font. Cependant, je trouve que cela n’a pas de sens car un courtier dépend, selon moi, beaucoup de sa stratégie d’investissement et de l’implication de l’investisseur.

Par exemple, un investisseur préférera payer plus de frais chez un courtier français par phobie administrative de la déclaration des dividendes. Un autre investisseur, qui n’achète que des instruments sur Euronext, n’a pas d’intérêt à aller voir un courtier étranger car les tarifs sont souvent moins compétitifs. De plus, les frais peuvent évoluer au cours du temps rendant un courtier plus compétitif qu’auparavant.

B. Les garanties

Les courtiers / banques ont un pays de domiciliation et peuvent être agréé par différentes autorités de régulation dépendant d’un pays. En France, l’autorité de régulation est l’Autorité des Marchés Financiers (AMF). Ces autorités peuvent être plus ou moins complaisantes et regardantes sur les règles que les courtiers doivent appliquer.

Lorsqu’un intermédiaire financier (courtier en particulier) est agréé par une autorité européenne, il peut exercer une activité dans n’importe quelle autre pays (principe du “passeport européen”). Certains courtiers sont agréés par l’autorité Chypriote (CySec), l’une des moins regardantes, leur permettant de commercialiser leurs produits en France ou ailleurs en Europe. Ce type de courtier est à éviter fortement.

En cas de problème, c’est vers l’autorité de régulation du pays où se situe le siège de l’entreprise qu’il faudra se tourner. Notez qu’un courtier peut avoir plusieurs certifications de plusieurs autorités de régulation. Cependant, il faut toujours veiller à regarder le siège de l’entreprise. C’est vers l’autorité du siège qu’il faudra se tourner si la relation avec votre courtier se dégrade (faillite, difficultés à récupérer vos capitaux, …).  Viser des pays frontaliers à la France (Allemagne, Pays-Bas, par exemple) et en Europe reste une bonne garantie. Pour plus d’informations des courtiers à éviter il existe une liste noire de l’AMF qui recense toutes les entreprises à éviter. 

La certification de l’autorité de régulation peut offrir des garanties aux investisseurs. En Europe, les banques sont couvertes à hauteur de 100 000 € pour chaque compte ouvert par leur client. Autrement dit, si une banque fait faillite, les liquidités de chaque client seront remboursées (en théorie) par un fond de garantie à hauteur de 100 000 €. Si vous avez 150 000 €, vous perdez 50 000 €. Pour les titres (actions, obligations, …) cette garantie est de 70 000 € en France. Cette garantie peut être inférieure dans d’autres pays et elle dépend de la domiciliation de la l’intermédiaire financier. Par exemple Degiro, rattaché à la BaFin (l’autorité de régulation Allemande), n’a qu’une couverture de 20 000 € sur les titres. C’est pareil pour Interactive Brokers, courtier américain, qui est sous l’autorité de régulation irlandaise pour ses clients français. 

Si votre courtier fait faillite, les actifs sont ségrégués donc pas de risque pour vos titres. Autrement dit, lors de la liquidation de l’entreprise les créanciers du courtier ne peuvent pas prendre vos titres pour se faire rembourser. En revanche, si le courtier décide d’effectuer une malversation financière et d’utiliser les actifs de ces clients pour rembourser ces dettes alors les 70 000 € de garantie entreront en jeu pour couvrir les épargnant lésé. Personnellement, j’ai donc une préférence pour les courtiers Français, régulé par l’AMF.

C. La pleine propriété des actifs

Certains courtiers utilisent les mécanismes qui ne vous rendent pas ou plus propriétaire des titres que vous achetez. Ce sont les mécanismes de prêts des titres et de fractionnement d’actions.

Le prêt sur titre permet au courtier d’utiliser vos titres, avec votre accord (pensez à lire les clauses lors de l’ouverture de votre CTO !), pour les prêter à d’autres intermédiaires (particuliers ou institutions). Cela permet de réduire les coûts car ils sont rémunérés à un taux d’intérêt pendant la durée du prêt. Par exemple, Degiro offre deux types de comptes Custody et Basic. Le compte Basic utilise le prêt sur titre et donc les tarifs sont moins élevés que l’offre Custody. Notons que certains courtiers comme Bourse Direct ou Interactive Brokers proposent de rémunérer leur client lors du prêt sur titre (seulement s’il souhaite le faire).

Lorsque vous prêtez vos titres c’est le courtier qui les récupère pour le prêter, le plus souvent, à des vendeurs à découvert. Vous perdez la propriété du titre. Si l’intermédiaire à qui il prête vos titres est incapable de rembourser le courtier alors vous perdez vos titres. Souvent les prêts sont collatéralisés (accompagnés d’une garantie) mais il ne faut pas oublier que rien n’est garanti à 100% !

Le fractionnement d’action permet d’acheter une action à un prix inférieur à son prix affiché. Par exemple, si une action vaut 1000 € et que vous n’avez que 500 € à investir alors vous pouvez acheter une demi-action. L’action étant incomplète c’est votre courtier qui en est réellement propriétaire. Ce risque est donc modéré car il n’impacte que les actions que vous ne détenez pas en entier.

D. Les produits dérivées

Les produits dérivés aussi appelés “armes de destruction de richesse” peuvent être un formidable outil de protection du capital mais aussi de destruction. Certains courtiers sont spécialisés dans ces produits et notamment dans une catégorie appelée les “Contracts for Difference” (CFD).

Je ne rentrerai pas dans les détails techniques de ce type de produit mais ce sont les courtiers qui permettent l’accès à ces produits qui offrent le plus de commissions de d’affiliation. Ils font également perdre beaucoup d’argent à leur client. D’après l’étude de l’AMF, 89% des clients perdent de l’argent avec les CFD. Les CFD ne  fonctionnent pas, par nature, dans l’intérêt du client.


Je ne dis pas qu’il faut fuir tous les courtiers offrant des produits dérivés. Cependant, il faut fuir tous les courtiers faisant la promotion de ces produits dans un objectif de gain d’argent rapide. Les produits dérivés servent, à l’origine, à se protéger d’un risque en l’échangeant, contre de l’argent, à une contrepartie.

E. Les places de marché accessibles

Après avoir défini votre stratégie (passive, active, dividende, ETF, croissance, valeur, …), les produits à acheter (action, obligations, OR, ETF), il faut se demander où les acheter, sur quelle place boursière mondiale.

Si votre stratégie est d’acheter les 10 plus grosses actions françaises un courtier Français à plus de chance de vous offrir des tarifs avantageux qu’un courtier étranger pour l’accès au marché Euronext (autrement dit, la Bourse de Paris et d’Amsterdam). En revanche si votre objectif est d’acheter des actions étrangères alors des courtiers plus gros, voire internationaux, comme Interactive Brokers, peuvent être une alternative intéressante. 

Lorsque vous achetez des actions vous pouvez acheter l’action PayPal (par exemple) sur différentes places de marché (Paris, Londres, New York, …). Cependant, il est important de regarder la liquidité disponible sur ces places de marché. Les actions françaises, en général, sont plus souvent échangées à la bourse de Paris qu’à la bourse de New York. Il en est de même pour les actions américaines où c’est l’inverse. Plus une action est liquide (l’achat et la vente sont rapides car beaucoup d’acheteur et de vendeur sont présents) et plus le “spread” (écart entre le prix d’achat et de vente) est faible. Le “spread” est un type de frais “caché” par les courtiers.

F. Déclaration d'impôts

La déclaration d’impôts est un moment redouté par tous les investisseurs. Au-delà des sommes a reversé à l’État, il y a la complexité à prendre en compte. Les courtiers, banques en ligne et banque française ont une communication directe avec le fisc français. Vos déclarations sont donc automatiquement transmises via un IFU (Imprimé fiscal unique) ressemblant à celui en Figure 1.

Figure 1 : Extrait de l’Imprimé Fiscal Unique (IFU) à remplir et transmettre à l’administration fiscale. Source : Service Public.

Tous les courtiers ne transmettent pas l’IFU. Certains courtiers, comme Degiro ou Interactive Brokers, ne transmettent qu’un état des opérations effectuées au cours de l’année (entrées, sorties et dividendes). Ce document aide à remplir sa déclaration au fisc mais rien n’est pré-rempli durant votre déclaration donc à vous d’en déduire les sommes à placer sur chaque case 2DC, 2… du document sur la Figure 1.  Il faut prendre en compte d’autres aspects comme : 

  • Le siège de la société en cas de versement de dividendes. Certains pays ont signé un accord de non double imposition qui vous évite d’être doublement imposé (pays d’origine de la société et en France).
  • L’abattement pour durée de détention en cas de vente après une certaine période.
  • Le taux de change, si vous avez un dividendes versé en dollars sur un compte en dollars il faut convertir la somme en euro et faire le calcul sur différents instant de l’année.
  • Les moins values (et leur intégration sur les années suivantes).

C’est un casse-tête dont beaucoup préfèrent se passer. A titre personnel, en plus de la solidité de l’AMF, c’est pour cette raison que j’ai une préférence pour des courtiers français. Néanmoins, cela ne m’empêche pas de diversifier en ayant un CTO auprès d’autres courtiers européen et internationaux.

G. Les paiements pour flux de commandes

Les paiements pour flux de commandes (ou “Payment For Order Flow” (PFOF) en anglais) est une technique utilisée par certains courtiers pour pouvoir réduire les frais de transaction (ou se faire de l’argent sur le dos de leur client). Lorsqu’un investisseur passe un ordre (acheter ou vendre un actif financier), le courtier peut l’envoyer à un teneur de marché au lieu de directement à une bourse. Le rôle du teneur de marché exécute l’ordre, généralement en agissant comme contrepartie, et compense le courtier pour l’envoi de cet ordre. La compensation versée au courtier peut prendre la forme de frais fixes ou être basée sur un volume d’ordres.

Le courtier pourrait être incité à prioriser les gains liés au PFOF plutôt que d’obtenir les meilleurs prix pour ses clients. En raison de cette controverse, l’Union européenne a décidé d’interdire le paiement pour le flux d’ordres à partir de 2026. Par conséquent, je vous recommande d’éviter les courtiers pratiquant le PFOF, en particulier ceux en dehors de l’Union européenne.

H. Les frais

Ils sont la conséquence des choix effectués précédemment. Il y les frais affichés sur les plaquettes des tarifs de chaque courtier et les frais cachés issus du paiement pour flux de commandes ou du “spread” issus d’accès à des places de marché avec une faible liquidité. 

Ces frais peuvent être plus ou moins importants en fonction de la taille et de la fréquence de vos ordres. Cependant, ils doivent toujours être mis au regard des autres paramètres. Si vous payez plus chère que votre voisin, demandez vous pourquoi, et vous avez peut être accès à des services en plus qui sont importants à vos yeux (déclaration d’impôt automatique, régulation AMF, …). En revanche, si vous payez plus chère sans y voir un intérêt particulier, alors vous pouvez changer de courtier !

I. Autres

D’autres services peuvent être fournis par les courtiers et peuvent être déterminant dans le choix de celui-ci. Par exemple, la possibilité d’utiliser un compte société qui vous évite une imposition sur les dividendes de votre CTO (si l’argent ne sort pas de la société). Cela est à voir au cas par cas avec votre profil. Néanmoins, les points précédemment abordés sont, selon moi, les plus importants. 

A l’inverse, d’autres services ne doivent pas être pris en considération comme le “copy-trading” (le fait d’investir en se basant sur les performances d’autres investisseurs) ou la possibilité d’avoir une gestion pilotée. Un investisseur reste, selon moi, responsable de ces investissements et de son argent. Il ne doit donc dépendre de personne dans la gestion de son capital.

4. Mon avis

A. Mes courtiers

Dans un souci de transparence, je  vais vous donner les courtiers que j’utilise. Je pense que très peu demande cette information à leur banquier ou Conseillers en Investissement Financier (CIF) ou Conseillers en Gestion de Patrimoine (CGP), à tort, car comme dit l’adage “les conseilleurs ne sont pas les payeurs”. 

En tant qu’investisseur passif et au moment où j’écris ces lignes, j’investis majoritairement en ETF sur Euronext Paris et Amsterdam, j’ai donc en courtier principal BforBank (banque en ligne française rattachée au Crédit Agricole). Malheureusement, cette banque n’offre plus de service de courtage mais je continue d’utiliser ce compte titre avec des tarifs compétitifs. Je possède également Bourse Direct pour mon Plan Epargne Actions (PEA) qui est le moins cher en termes de frais.

J’ai Interactive Brokers pour des instruments spécifiques accessibles sur des places étrangères (ETF ZKB Gold par exemple, le meilleur ETF OR). J’utilise Degiro en tant que courtier de secours car ils sont Européen et similaire à Interactive Brokers qui est Américains et nous ne sommes jamais à l’abri d’une dégradation des relations entre l’Europe et les États-Unis. Saxo Banque semble également une bonne alternative que j’envisage à l’avenir.

Enfin, et cela peut paraître surprenant, j’utilise Boursorama pour acheter des actions en direct. Je sais que ce courtier est plus chères que Interactive Brokers (mais moins chère que Bourse Direct pour le marché américains). Cependant, je n’ai pas à me prendre la tête lors de la déclaration d’impôts et je suis prêt à en payer le prix. Peut-être que mon opinion sur la question changera mais pour l’instant je suis satisfait.

B. Les néo-courtiers

Je n’utilise pas de néo-courtiers sauf pour toucher des commissions d’affiliations. Le seul que j’utilise c’est Trade Republic car c’est, selon moi, le plus crédible des néo-courtiers. Il est régulé par la BaFin (Autorité fédérale de supervision financière allemande) qui reste un régulateur sérieux en Europe.

Les néo-courtiers sont un bon moyen de débuter en bourse à faible frais. Si vous n’envisagez pas de construire une liberté financière ou d’être rentier cela peut être une bonne option. En revanche si vous avez un horizon de temps long et envisagez un gros portefeuille (plus de 100 000 €) je partirais sur des courtiers traditionnels ou des banques en ligne. Sachez qu’en écrivant ces lignes je m’assois sur des grosses commissions d’affiliations dont beaucoup de blogs, CIF et CGP profitent !

5. Conclusion

Dans cet article, nous avons abordé, avec transparence, les différents types d’intermédiaires financiers qui existent pour ouvrir un Compte Titre Ordinaire (CTO). Ces intermédiaires doivent être choisis en fonction de différents facteurs qui dépendent de la stratégie de l’investisseur et des différents services offerts par l’intermédiaire financier. Il n’existe donc pas, dans l’absolu, un courtier qui soit meilleur sur tous les aspects. De plus, il faut garder en tête les conflits d’intérêts qui existent lorsqu’une personne vante les mérites d’un courtier. Il faut donc toujours garder en-tête l’adage bien connu “les conseilleurs ne sont pas les payeurs”.

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